Vous avez déjà dû remarquer, si vous êtes observateur, que tout le monde ne porte pas son alliance au même doigt. Question de choix ? Coutume ? Règle religieuse ?
Quand les Indiens la portent au pouce, les Hébreux la portent à l’index et nos plus proches voisins, les Allemands et les Hollandais, à la main droite. Pourquoi nous, les Français, la passons-nous à l’annulaire gauche? Drôle de question, dont la réponse remonte aux plus vieilles traditions.
Enfin, pas tout à fait. On retrouve les premières traces de cette coutume en Grèce antique. À cette époque, autour du iiie siècle avant J.- C., des médecins pensaient qu’une veine reliait directement l’annulaire, appelé le troisième doigt (en comptant à partir de l’index) au cœur.
Il était donc normal de symboliser l’union d’un couple par cette veine de l’amour, appelée «Vena Amoris», en y passant une alliance. De même, beaucoup de nos parades nuptiales viennent de ce temps-là. Les mariées de nos jours aiment les grandes cérémonies, avec un beau bouquet, une belle robe, des demoiselles d’honneur...
Tout cela remonte bel et bien aux rites païens des Grecs! Par exemple, le voile était destiné à soustraire le visage de la mariée aux esprits maléfiques, toujours attirés par le bonheur des autres... C'est pour cette raison que les demoiselles d'honneur portaient la même robe que la mariée : ainsi les mauvais esprits ne pouvaient pas différencier la vraie mariée des autres.
Mais revenons à nos alliances. Après les Grecs, les Romains ont gardé la tradition, transmise par la suite aux Gaulois, nos ancêtres. De fil en aiguille, elle s’est incrustée dans les cérémonies religieuses. Après la prononciation des vœux, le marié présentait la bague à sa future femme.
Il commençait à partir de l’index, en prononçant « au nom du Père », puis il passait au majeur en déclarant «au nom du Fils» et concluait par «au nom du Saint-Esprit, amen», en s’arrêtant sur l’annulaire, auquel il glissait la fameuse bague.
Mais pourquoi donc les pays de langue germanique (Allemagne, Pologne, Suisse) ne font-ils pas comme nous? Ont-ils suivi un rite commun propre aux pays de l’Est? Porter son alliance à tel ou tel doigt, serait-ce une habitude liée à la religion ou à la région d’où l’on vient ? Ce n’est pas tant la question de l’alliance qui se pose alors.
Mais plutôt la question de savoir ce que l’on fait avec chaque main. Il y en a pour tous les goûts, car chacun a ses bonnes raisons de la porter à tel ou tel doigt, main gauche ou main droite.
Les catholiques la mettent généralement à droite, la Bible affirmant que « le côté droit est le bon côté qui porte chance». De même, dans la religion musulmane, la main droite est utilisée pour les choses propres et la gauche pour les choses sales : impossible dès lors de porter son alliance à la main gauche!
En Espagne, les Catalans se distinguent du reste du pays en la portant à l’annulaire gauche. Et à une époque, en France, les hommes devaient porter leur alliance à lamain la plus fréquemment utilisée, afin de ne pas oublier qu’ils étaient mariés...
Ainsi, l’annulaire est le doigt de l’anneau. En revanche, l’auriculaire, le plus petit, doit son nom au mot « oreille » : le seul capable d’y entrer pour se gratter. De même, « majeur » signifie « grand », ou «le plus grand», comme «index» en latin signifie «celui qui montre, indique, dénonce».
On retrouve dans d’autres pays des noms parfois amusants, comme au Brésil: l’auriculaire est le «tout petit» (mindinho), l’annulaire est «son voisin» (seu vizinho), le majeur est le «père de tous» (pai de todos), l’index le «troue-gâteaux» (fura-bolos) et le pouce le «tue-poux» (mata- piolhos).
Alors, placer sa nouvelle bague sur le «tue-poux» ou sur le «troue-gâteaux» signifie- t-il la même chose? Je vous vois déjà examiner vos mains. Faites comme bon vous semble !